NGC 7252
NGC 7252 | |
La galaxie lenticulaire NGC 7252 par le relevé Pan-STARRS. | |
Données d’observation (Époque J2000.0) | |
---|---|
Constellation | Verseau |
Ascension droite (α) | 22h 20m 44,750s[1] |
Déclinaison (δ) | −24° 40′ 41,75″ [1] |
Magnitude apparente (V) | 11.4[2] 12,1 dans la Bande B[2] |
Brillance de surface | 12,78 mag/am2[2] |
Dimensions apparentes (V) | 2,1′ × 1,7′ [2] |
Décalage vers le rouge | +0,015984 ± 0,000003[1] |
Angle de position | 119°[2] |
Localisation dans la constellation : Verseau | |
Astrométrie | |
Vitesse radiale | 4 792 ± 1 km/s [1] |
Distance | 66,14 ± 4,64 Mpc (∼216 millions d'al)[1] |
Caractéristiques physiques | |
Type d'objet | Galaxie lenticulaire |
Type de galaxie | (R)SA(r)0^0[1]: (R)SA(rs)a pec[3]SB0[2]S0[4] |
Dimensions | environ 129,71 kpc (∼423 000 al)[1],[a] |
Découverte | |
Découvreur(s) | William Herschel[3] |
Date | [3] |
Désignation(s) | PGC 68612 ESO 533-15 MCG -4-52-36 Arp 226 IRAS 22179+2455 AM 2217-245 PRC D-35[2] |
Liste des galaxies lenticulaires | |
modifier |
NGC 7252, surnommée les Atomes pour la paix, est une très vaste galaxie lenticulaire située dans la constellation du Verseau. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 4 484 ± 22 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 66,1 ± 4,6 Mpc (∼216 millions d'al)[1]. NGC 7252 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en [3].
NGC 7252 présente une large raie HI et renferme des régions d'hydrogène ionisé (HII)[1]. Elle figure également dans l'atlas des galaxies particulières d'Halton Arp sous la cote Arp 226[3].
À ce jour, seule une mesure non basée sur le décalage vers le rouge (redshift) donne une distance d'environ 57,200 Mpc (∼187 millions d'al)[5], ce qui est à l'extérieur des valeurs de la distance de Hubble. Notons que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie et qu'en conséquence le diamètre de NGC 7252 pourrait être d'environ 112,2 kpc (∼366 000 al) si on utilisait la distance de Hubble pour le calculer.
Fusion galactique
[modifier | modifier le code]NGC 7252 est issue d'une fusion de deux galaxies, d'où sa morphologie particulière et chaotique. Leur collision aurait débuté il y a près d'un milliard d'années et on pense que les galaxies originelles étaient toutes deux de type spirales[6],[7].
Aujourd'hui, telle qu'NGC 7252 est observée, le processus de fusion s'achève, les deux noyaux galactiques de chacune des galaxies originelles ayant probablement fini par fusionner en un seul[7]. Le bulbe de la galaxie est entouré de grandes boucles, formées d'étoiles et de gaz éjectés lors de la collision, tout comme les deux longs panaches semblants s'échapper de NGC 7252. Ces deux vastes structures, appelées queues de marée, s'étendent sur environ 500 000 années-lumière[3]. Il est possible que ces dernières se fragmentent au fil du temps et deviennent de potentielles galaxies naines[8].
Le centre de la galaxie actuelle est dominé par une large structure en forme de spirale d'un diamètre d'environ 10 000 années-lumière. Ce disque de poussière, subissant une intense vague de formation stellaire, aura totalement disparu d'ici un avenir lointain, la galaxie devant évoluer vers une forme définitive, sans doute celle d'une vaste galaxie elliptique[9],[6].
En 2002, les observations dans le domaine des rayons X par le télescope spatial ASCA supposent l'hypothèse d'une activité nucléaire ou de la présence d'un trou noir intermédiaire dans NGC 7252[10].
Formation stellaire
[modifier | modifier le code]Comme dans la plupart des systèmes de galaxies en interaction ou en cours de fusion, NGC 7252 présente un taux de formation d'étoiles accrue. Les observations par le télescope spatial Hubble ont notamment révélé la présence de nombreux et jeunes amas stellaires au sein de NGC 7252, que l'on pense être de jeunes amas globulaires en cours de formation[7].
Un amas d'étoiles, baptisé W3, attire plus particulièrement l'attention des chercheurs. Ce dernier est en effet très massif (d'une masse estimée à 8 ± 2×106 M☉), présente une morphologie très compacte et un rayon effectif égale à environ 17,5 pc (∼57,1 al). Son âge est estimé entre 300 et 500 millions d'années. W3 est aussi l'amas stellaire le plus lumineux jamais observé à ce jour et on pense qu'il pourrait en fait s'agir d'une jeune galaxie naine ultra compacte (UCD)[11]. Un second amas stellaire aux propriétés similaires à W3 fut également découvert. Celui-ci est baptisé W30[12].
Atomes pour la paix (origine du nom)
[modifier | modifier le code]Le surnom donné à NGC 7252, les Atomes pour la paix, provient d'une part de sa ressemblance à un noyau atomique entouré des orbites de ses électrons (marqués par les boucles de gaz et de poussière, voir section ci-dessus "Fusion galactique"), mais également et surtout en hommage à un discours du président américain Dwight D. Eisenhower, en 1953. Ce discours préconisait l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques[6].
Groupe de NGC 7285
[modifier | modifier le code]Selon A. M. Garcia, NGC 7252 est membre du groupe de NGC 7285. Ce groupe de galaxies renferme au moins sept membres. Les autres galaxies du groupe sont NGC 7225, NGC 7284, NGC 7285, ESO 467-23, ESO 467-27 et ESO 533-25[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Results for object NGC 7252 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
- « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 7200 à 7299 », Site WEB du cours d'astronomie du Cégep de Valleyfield.
- (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 7250 - 7299 » (consulté le ).
- (en) « NGC 7252 sur HyperLeda » (consulté le )
- « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 7252 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
- (en) « Galactic politics », sur www.spacetelescope.org (consulté le )
- (en) Bradley C. Whitmore, Francois Schweizer, Claus Leitherer et Kirk Borne, « Hubble Space Telescope Discovery of Candidate Young Globular Clusters in the Merger Remnant NGC 7252 », The Astronomical Journal, vol. 106, , p. 1354 (ISSN 0004-6256, DOI 10.1086/116732, lire en ligne, consulté le )
- (en) Federico Lelli, Pierre-Alain Duc, Elias Brinks et Frédéric Bournaud, « Gas dynamics in tidal dwarf galaxies: Disc formation at z = 0 », Astronomy and Astrophysics, vol. 584, , A113 (ISSN 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361/201526613, lire en ligne, consulté le )
- (en) Hisamitsu Awaki, Hironori Matsumoto et Hiroshi Tomida, « X-Ray Emission from a Merger Remnant, NGC 7252 (the ``Atoms-for-Peace Galaxy) », The Astrophysical Journal, vol. 567, , p. 892–895 (ISSN 0004-637X, DOI 10.1086/338694, lire en ligne, consulté le )
- (en) M. Fellhauer et P. Kroupa, « A possible formation scenario for the ultramassive cluster W3 in NGC 7252 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 359, , p. 223–227 (ISSN 0035-8711, DOI 10.1111/j.1365-2966.2005.08891.x, lire en ligne, consulté le )
- (en) Nate Bastian, Carmela Lardo, Christopher Usher et Sebastian Kamann, « Searching for multiple populations in the integrated light of the young and extremely massive clusters in the merger remnant NGC 7252 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 494, , p. 332–337 (ISSN 0035-8711, DOI 10.1093/mnras/staa716, lire en ligne, consulté le )
- A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS.100..47G)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) NGC 7252 sur la base de données NASA/IPAC Extragalactic Database
- (en) NGC 7252 sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) NGC 7252 sur la base de données LEDA
- NGC 7252 sur le site de SEDS
- (en) NGC 7252 sur WikiSky: DSS2, SDSS, GALEX, IRAS, Hydrogène α, Rayon-X, Photo, Sky Map, Articles et images
- (en) NGC 7252 sur le site du professeur C. Seligman